Vous les voyez en porte-clés dans toutes les vitrines des magasins de souvenirs de stations et pourtant vous ne connaissez pas forcément leur histoire : Les petits Ramoneurs Savoyards !
C'était ainsi, jadis, qu'on désignait les garçonnets d'une
dizaine d'années, tout fluets, qui grimpaient dans les conduits de
cheminée, en varappe, afin de les nettoyer.
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Passage dans le conduit de cheminée |
Durant la belle saison, ces
enfants gardaient les troupeaux sur les pâturages alpestres; aux
premières neiges de l'automne, ayant descendu le bétail vers les
étables, ils ne trouvaient à s'occuper qu'à de menues besognes. C'était
alors qu'un maître ramoneur, vêtu du paletot d'un monsieur qui inspirait
confiance, passait par les villages et enrôlait son contingent de
jeunes "ramonas". Aux mères, le fringant parleur promettait une poignée
d'argent et autant de bouches en moins à nourrir; aux mioches, il
assurait le pain et la pitance. Ces arguments, tentants, suffisaient à
convaincre les parents indécis : les maisons modestes laissaient partir
leurs rejetons vers les pays d'ailleurs.
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Les ramoneurs et leur hérisson |
Les conditions d'existence des petits Savoyards étaient si
pénibles que les maîtres ramoneurs furent souvent comparés à des
croque-mitaines, à des trafiquants de négrillons. Le plus
ordinairement,ce patron n'était qu'un affreux négrier qui, pour
augmenter ses bénéfices, tuait de travail ses jeunes ouvriers et, dans
leurs moments de loisir, les obligeait à mendier sur la places
publiques. Lorsque, à la nuit, les petits mendiants
rentraient au gîte, ils vidaient leurs poches entre les
mains du
maître: si celui-ci jugeait que la récolte de gros sous
n'avait pas été suffisante, il saisissait un bâton et frappait rudement
sur les pauvres épaules déjà bleuies de froid,
amaigries par les mauvais traitements et les privations de
toutes sortes.
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Les Petits Savoyards |
Ces gamins misérables allaient souvent par deux. Mal fagotés
dans des guenilles encroûtées de suie grasse, ils étaient aussi
maigrichons qu'un cent de clous et plus noirauds que des diablotins
échappées de l'Enfer. Le patron les nourrissait chichement, disait-on,
pour que, n'engraissant point, ils pussent facilement se faufiler dans
les cheminées. En Savoie, la tradition orale ressasse de cruelles
anecdotes à ce propos. On raconte que plusieurs de ces sombres lutins,
ayant épuisé leurs forces en journée pour qu'un bon feu chauffât les
bourgeois, furent retrouvés au matin du lendemain, morts gelés, dans le
recoin d'une grange ouverte à tous vents.
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Un ramoneur porte-bonheur |
C’est l’aspect joyeux et débrouillard des petites ramoneurs chantant
sur les toits qui les a rendus si populaires et les a élevés au rang de porte-bonheur....
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