lundi 28 décembre 2015

Le Petit Ramoneur Savoyard

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Vous les voyez en porte-clés dans toutes les vitrines des magasins de souvenirs de stations et pourtant vous ne connaissez pas forcément leur histoire : Les petits Ramoneurs Savoyards !

C'était ainsi, jadis, qu'on désignait les garçonnets d'une dizaine d'années, tout fluets, qui grimpaient dans les conduits de cheminée, en varappe, afin de les nettoyer.

Passage dans le conduit de cheminée


 Durant la belle saison, ces enfants gardaient les troupeaux sur les pâturages alpestres; aux premières neiges de l'automne, ayant descendu le bétail vers les étables, ils ne trouvaient à s'occuper qu'à de menues besognes. C'était alors qu'un maître ramoneur, vêtu du paletot d'un monsieur qui inspirait confiance, passait par les villages et enrôlait son contingent de jeunes "ramonas". Aux mères, le fringant parleur promettait une poignée d'argent et autant de bouches en moins à nourrir; aux mioches, il assurait le pain et la pitance. Ces arguments, tentants, suffisaient à convaincre les parents indécis : les maisons modestes laissaient partir leurs rejetons vers les pays d'ailleurs.

Les ramoneurs et leur hérisson



Les conditions d'existence des petits Savoyards étaient si pénibles que les maîtres ramoneurs furent souvent comparés à des croque-mitaines, à des trafiquants de négrillons. Le plus ordinairement,ce patron n'était qu'un affreux négrier qui, pour augmenter ses bénéfices, tuait de travail ses jeunes ouvriers et, dans leurs moments de loisir, les obligeait à mendier sur la places publiques. Lorsque, à la nuit, les petits mendiants rentraient au gîte, ils vidaient leurs poches entre les mains du maître: si celui-ci jugeait que la récolte de gros sous n'avait pas été suffisante, il saisissait un bâton et frappait rudement sur les pauvres épaules déjà bleuies de froid, amaigries par les mauvais traitements et les privations de toutes sortes.

Les Petits Savoyards

Ces gamins misérables allaient souvent par deux. Mal fagotés dans des guenilles encroûtées de suie grasse, ils étaient aussi maigrichons qu'un cent de clous et plus noirauds que des diablotins échappées de l'Enfer. Le patron les nourrissait chichement, disait-on, pour que, n'engraissant point, ils pussent facilement se faufiler dans les cheminées. En Savoie, la tradition orale ressasse de cruelles anecdotes à ce propos. On raconte que plusieurs de ces sombres lutins, ayant épuisé leurs forces en journée pour qu'un bon feu chauffât les bourgeois, furent retrouvés au matin du lendemain, morts gelés, dans le recoin d'une grange ouverte à tous vents.



Un ramoneur porte-bonheur


C’est l’aspect joyeux et débrouillard des petites ramoneurs chantant sur les toits qui les a rendus si populaires et les a élevés au rang de porte-bonheur....


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